La scène politique ivoirienne est à nouveau en ébullition, alors que la perspective d'un quatrième mandat pour le président Alassane Ouattara se profile pour l'élection du 30 octobre. Une décision qui, si elle était confirmée, marquerait un tournant décisif et soulèverait de nombreuses interrogations sur l'avenir démocratique du pays.
Après des années de spéculations et de déclarations parfois contradictoires, l'hypothèse d'une nouvelle candidature de l'actuel chef d'État est désormais sur toutes les lèvres. Élu pour la première fois en 2010, puis réélu en 2015 et 2020, Alassane Ouattara a toujours affirmé sa volonté de respecter la Constitution. Cependant, un débat juridique complexe entoure la question des mandats, certains estimant que la réforme constitutionnelle de 2016 a remis les compteurs à zéro, lui permettant ainsi de briguer de nouveaux termes.
Cette situation n'est pas sans rappeler des précédents récents sur le continent africain, où des présidents ont cherché à se maintenir au pouvoir au-delà des limites initialement prévues, souvent au prix de tensions sociales et politiques. En Côte d'Ivoire, l'histoire récente est marquée par des crises post-électorales violentes, et la perspective d'une nouvelle candidature de M. Ouattara ravive les craintes d'une résurgence des clivages.
Les partisans du président avancent que sa présence à la tête de l'État est gage de stabilité et de développement économique, soulignant les progrès réalisés sous sa gouvernance. Ses détracteurs, en revanche, mettent en garde contre une dérive autoritaire et un affaiblissement des institutions démocratiques. La société civile et l'opposition appellent au respect de la Constitution et à l'alternance démocratique.
La décision finale d'Alassane Ouattara de se présenter ou non pour un quatrième mandat sera cruciale. Elle déterminera non seulement la trajectoire politique de la Côte d'Ivoire dans les années à venir, mais aussi la manière dont le pays est perçu sur la scène internationale, entre respect des principes démocratiques et pragmatisme politique.
